« Les actions sont comme les enfants, à la minute où vous en avez un, vous vous inquiétez pour son avenir et vous perdez le contrôle de sa vie », a déclaré un actionnaire de SUSE. L’entreprise allemande, spécialisée dans le Linux et célèbre pour ses acquisitions d’outils d’entreprise tels que Rancher et NeuVector, est un caméléon des affaires. Son enchevêtrement entrepreneurial serait un excellent cas d’école pour les futurs magnats des affaires.
Depuis sa création en 1992, SUSE a vu défiler les propriétaires. La valse a commencé en 2003 avec Novell, puis The Attachmate Group en 2011, qui a fusionné avec Micro Focus en 2014, avant de vendre SUSE à la société de private equity EQT Partners en 2018. Après avoir pris la scène publique en plein été 2021 par une introduction en bourse à la Bourse de Francfort, SUSE retombe dans les bras de EQT Partners qui la reprend en privé.
EQT a gardé le titre de principal actionnaire de SUSE tout au long de son passage sur les marchés publics, détenant 79% de toutes les actions. L’entreprise offre une prime de 67% aux actionnaires de SUSE par rapport au dernier prix d’échange du titre, tout en leur permettant de rester investis en privé. EQT prévoit que SUSE se retirera du marché à la fin de l’année.
La transformation de SUSE en entreprise privée lui permet de se concentrer entièrement sur ses priorités opérationnelles, une stratégie qui inclurait une lutte pour gagner des parts de marché à Red Hat.
EQT change de trottoir, mais SUSE reste indifférent à ce jeu de chaises musicales. Son credo ? « Business as usual ». Dirk-Peter van Leeuwen, PDG de SUSE, a déclaré : « Je crois en l’opportunité stratégique de privatiser l’entreprise – cela nous donne le bon cadre pour développer l’activité et livrer notre stratégie avec la nouvelle équipe dirigeante en place. »
SUSE a fait parler d’elle cette année. En plus de débaucher son nouveau PDG Dirk-Peter van Leeuwen chez Red Hat et de nommer très récemment de nouveaux directeurs financiers et stratégiques, la société a intelligemment profité du vide créé par la décision de Red Hat de rendre plus difficile l’accès au code source de Red Hat Enterprise Linux (RHEL) par des distributeurs tiers de Linux.
En réponse à la décision de Red Hat, SUSE a choisi de forker RHEL et a ensuite collaboré avec un certain nombre de fournisseurs touchés pour lancer l’Open Enterprise Linux Association (OpenELA).
Au final, SUSE a eu plus de vies qu’un chat. Et comme on dit, le chat retombe toujours sur ses pat… ou plutôt, sur son SUSE.
Source : Techcrunch