« Dans le monde du e-commerce, les cartons sont rois… mais pas toujours écolos », ces paroles chantées par la mélodie de l’ère numérique résonnent chez chacun de nous après avoir cliqué sur « Confirmer ma commande ». Oui, nous sommes noyés sous une mer de cartons livrés quotidiennement et de nature paradoxale. Ces boîtes à la fois remplies de nos désirs les plus fous et de notre culpabilité environnementale.
C’est un phénomène que Chantal Emmanuel, co-fondatrice et directrice technique de LimeLoop, une startup participante de la compétition TechCrunch 2023 Battlefield 200, observe avec préoccupation. « Tout est emballé de nos jours », dit-elle, une phrase qui frappe et résonne comme une lugubre sonnerie de caisse enregistreuse.
La vue de tant de déchets peut être difficile à digérer pour de nombreux consommateurs. Quant aux détaillants et aux entreprises de gestion des stocks, ces emballages à usage unique sont un coup porté à la fois à leur rentabilité et à leur cote de durabilité.
Emmanuel et sa co-fondatrice, Ashley Etling, cherchent à renverser cette tendance.
Après avoir travaillé ensemble dans une entreprise de design industriel qui expédiait ses échantillons dans des emballages réutilisables, elles ont eu l’idée de LimeLoop. Leur vision : créer une entreprise basée sur ce type d’emballage. Un concept qui vaut son pesant d’or, sans pour autant peser sur la planète.
Mais comme toute bonne recette de gâteau au citron, celle de LimeLoop requiert des ingrédients spécifiques. Le matériel et le logiciel sont devenus des éléments essentiels de leur modèle d’affaires, permettant à LimeLoop de suivre leurs colis du point d’origine au point de livraison. Un atout non négligeable, aussi bien pour le e-commerce que pour les systèmes hospitaliers, qui nécessitent des livraisons à des heures précises.
Les emballages de LimeLoop sont conçus à partir de plastiques recyclés et équipés de modules LoRaWAN qui les rendent traçable via le réseau Helium ou le réseau Sidewalk d’Amazon. « Cela nous donne des données en temps réel sur la plupart des États-Unis et du monde », explique Emmanuel.
En fin de compte, l’empreinte carbone de leurs colis est 90% inférieure à celle des cartons, même en tenant compte du retour des emballages. Sur le côté consommateur, cela se fait via le service postal américain qui récupère les colis lors de ses tournées habituelles. Sur le côté B2B, les contenants peuvent être repliés et emballés dans un autre contenant pour le trajet retour.
Le succès est au rendez-vous avec de nombreux clients comme le détaillant de vêtements durables Toad&Co et l’entreprise de matériel de plein air Topo Designs. Pour Emmanuel, c’est l’intelligence de leur plateforme qui a rendu possible la circularité de leur système. Elle conclut avec un sourire : « Si vous ne savez pas où sont vos emballages, ils ne sont pas en circulation ; vous pourriez tout aussi bien utiliser du carton ».
Comme quoi, dans l’ère du e-commerce, les cartons ne sont plus rois… du moins, pour ceux qui ont compris le zeste de LimeLoop.
Source : Techcrunch