Comme l’a dit un jour un grand sage du monde de l’informatique : « Attention, programmer c’est comme écrire un roman, sauf que si on oublie une virgule tout explose ». Après presque cinq longs mois, la Writers Guild of America (WGA) a enfin posé sa plume virtuelle grâce à un nouvel accord avec les studios hollywoodiens. À partir de mercredi, nos bien-aimés rédacteurs pourront retrouver le doux plaisir de l’écriture selon les nouvelles conditions de leur contrat. Oubliez pour un instant les sempiternels cafés et les pages blanches, et imaginez la joie des scénaristes de pouvoir de nouveau donner libre cours à leur imagination !
L’encre numérique n’était pas encore sèche que déjà une pomme de discorde surgissait de l’ère technologique : l’Intelligence Artificielle (IA). Les chatbots tels que ChatGPT, malgré des limites criantes de créativité, effraient les syndicats qui se méfient des tentatives de ces machines à textes d’écono… de travailler sans les syndiqués. Mais l’IA est-elle vraiment une menace ou les studios de production cherchent-ils simplement à échapper à la fonte croissante de leurs bas de laine ?
Notre humble scribe Adam Conover, as de la plume humoristique, a résumé avec brio la situation : “Je’m inquiète pas de la technologie, c’est de la façon dont les entreprises pourraient l’utiliser pour miner nos conditions de travail que je me méfie.”
« L’IA sera-t-elle un outil précieux ou une menace pour les écrivains? »
En tout cas, l’accord signé précise que l’IA ne peut être utilisée pour écrire ou réécrire des scripts, ni être à l’origine des textes sur lesquels se basent les auteurs. Voilà qui devrait rassurer les auteurs, ils ne seront pas remplacés par des robots !
De leur côté, les auteurs peuvent utiliser l’IA s’ils le souhaitent. Cependant, ils ne peuvent être contraints à le faire. Les studios doivent également informer les auteurs s’ils sont amenés à incorporer des matériaux générés par l’IA dans leur travail. C’est un peu comme maintenir le droit d’avoir son propre stylo.
Actuellement, les relations juridiques entre les gros modèles de langage et les œuvres protégées sont particulièrement floues. L’accord de la WGA clarifie cependant que les auteurs syndiqués ne consentent pas à ce que leur travail soit utilisé pour faire le plein d’énergie pour les IA des studios.
Le syndicat des acteurs, SAG-AFTRA, reste en grève et a exprimé lundi dernier son inquiétude quant à l’exploitation potentielle de sa créativité par l’IA. C’est une période incertaine qui s’annonce, mais qui pourra, nous l’espérons, aboutir à un nouvel accord respectant le droit des auteurs.
Entre révolution technologique et respect du travail artistique, l’équilibre à trouver semble loin d’être atteint. Une chose est sûre, quel que soit le futur que nous réserve l’IA, elle ne pourra jamais programmer l’humour ou l’ironie. Et ça, c’est plutôt rassurant.
Source : Techcrunch