« Qui paye ses dettes s’enrichit » dit le proverbe. En Afrique, ce n’est pas si simple. Dans le vaste paysage des paiements, c’est un peu la foire à la saucisse. On compte de nombreux opérateurs de paiement, tous avec leurs propres options. Autant vous dire qu’avec un éventail aussi large de possibilités, les taux d’échec des transactions sont assez élevés. Blâmez les cartes invalides, les comptes inactifs et les taux de litige élevés.
On ne compte que quelques startups qui ont pour mission de résoudre ce casse-tête de l’orchestration des paiements. Parmi elles, Revio, une jeune entreprise sud-africaine. Ruaan Botha, le co-fondateur et PDG, s’est rendu compte du temps et de l’effort manuel que les entreprises dépensent pour recouvrer les paiements auprès de divers fournisseurs et pour relancer les clients suite à des paiements échoués ou en suspens.
« Les paiements numériques, en Afrique, devraient atteindre 146 milliards de dollars en 2023, sans compter près de 500 milliards de dollars de transactions en monnaie mobile », a déclaré Botha.
La startup, âgée de deux ans, aide les entreprises à rationaliser leur cycle de vie de la commande au recouvrement, tout en gérant les problèmes liés à l’utilisation de diverses options de paiement grâce à ses API. Elle vient de lever 5,2 millions de dollars en financement d’amorçage pour renforcer ses efforts visant à résoudre les problèmes de paiement qui coûtent chaque année des milliards de dollars aux entreprises numériques.
Il s’agit de la deuxième levée de fonds réalisée par Revio en moins de 12 mois. En novembre dernier, la startup a levé 1,1 million de dollars en préfinancement auprès d’investisseurs tels que Speedinvest, Ralicap et Everywhere VC. Ces mêmes investisseurs se sont réengagés lors de ce nouveau tour de table, aux côtés de la société d’investissement panafricaine Partech.
Le fait que QED et Partech, généralement connus pour leurs investissements de croissance, participent à ce tour de table témoigne de la pertinence du produit de Revio. Nicole Dunn, la co-fondatrice et directrice des opérations de Revio, a indiqué qu' »il s’agit d’un signal fort pour l’écosystème, pas seulement pour nous mais aussi pour le reste de l’écosystème. »
Revio a aussi levé le rideau sur l’utilisation de sa plateforme pour recouvrer des revenus en se basant sur le fait qu’en Afrique, l’échec des paiements n’est pas toujours attribué à des difficultés techniques. Cela peut également s’expliquer par un manque de fonds ou par une autorisation abandonnée.
En revanche,une réalité s’impose : les plateformes d’orchestration des paiements nécessitent une couverture géographique large pour servir des entreprises qui opèrent dans différents marchés et ainsi créer suffisamment de valeur pour elles. C’est un point sur lequel la startup basée au Cap dit avoir fait de grands progrès, en élargissant son champ d’action à plus de 25 marchés africains.
Et maintenant, place à la blague finale : « Qui veut payer, trouve un chemin. Avec Revio, il trouve même une autoroute ! »
Source : Techcrunch