Et si nous pouvions bénéficier de la puissance des puces graphiques (GPU) d’Nvidia, mais à moindre coût ? C’est le pari fou que se propose de relever Lemurian Labs, une start-up formée par des anciens de Google, Intel et Nvidia. La demande pour les puces GPU n’a jamais été aussi élevée – en grande partie à cause des exigences des modèles d’IA génératifs – mais les coûts restent conséquents. Quelle est donc cette solution proposée par Lemurian Labs?
Il s’agit ni plus ni moins que de développer un nouveau type de puce, couplé à un logiciel pour rendre le traitement des tâches de l’IA plus accessible, plus efficace, moins cher et finalement plus écologique. Mais est-ce vraiment possible ? Aujourd’hui, la start-up a annoncé un investissement de $9 million pour la phase initiale, preuve que certains investisseurs sont prêts à prendre le risque.
Jay Dawani, le co-fondateur et PDG de Lemurian, a expliqué à TechCrunch que l’objectif de l’entreprise est de réinventer la façon dont nous pensons l’informatique. Selon lui, les principes physiques des semi-conducteurs se heurtent aux paradigmes existants – une limitation que la nouvelle puce de Lemurian vise à dépasser. Mais comment compte-t-elle y arriver ?
« Lemurian Labs ambitionne de changer la donne de l’informatique accélérée, en proposant une solution plus accessible, efficace et écologique. »
D’après Dawani, il faut repenser complètement l’architecture de l’informatique. Traditionnellement, les données doivent voyager pour être traitées – et c’est précisément ce que Lemurian veut changer. Au lieu de déplacer les données vers les ressources informatiques, la start-up veut que les calculs se déplacent vers les données. C’est un modèle révolutionnaire, mais peut-il vraiment fonctionner ?
En effet, selon le PDG de Lemurian, les GPU, à l’origine conçus pour les tâches graphiques, ont évolué pour assumer divers rôles en raison de leurs puissantes capacités de traitement. Pourtant, cette polyvalence est aussi leur point faible : en essayant de tout faire, ils ne sont pas vraiment excellents dans tout. C’est ce point précis que Lemurian cherche à améliorer. Est-ce vraiment la faille d’Achille des GPU qu’ils ont identifiée ?
L’approche de Lemurian pour résoudre ce problème est de changer les mathématiques sur la puce. C’est un défi de taille, car cela implique de rompre avec la manière traditionnelle de penser le traitement de l’information. Dawani affirme que sa société a relevé ce défi. Mais qu’est-ce qui le rend si sûr ?
Selon lui, c’est en combinant les nombres logarithmiques de manière spécifique que Lemurian a réussi à créer une solution exacte, plus petite et plus précise que l’approche traditionnelle en virgule flottante. Résultat : une économie importante en termes d’espace et d’énergie, une augmentation de la vitesse et de la précision, sans oublier une réduction significative des coûts. Est-ce la recette magique pour la prochaine révolution technologique ?
Il est trop tôt pour le dire. Pour l’instant, Lemurian compte d’abord sortir la partie logicielle de sa solution, prévue pour le 3ème trimestre de l’an prochain. Le développement du matériel est plus complexe, mais la start-up espère le lancer dans les années à venir. A voir si Lemurian parviendra à tenir son pari audacieux, mais une chose est sûre : les attentes sont grandes, et l’industrie garde un œil sur eux.
Peut-on penser qu’avec leur approche innovante, Lemurian Labs pourrait non seulement révolutionner le traitement des tâches de l’IA, mais aussi rendre ces technologies plus accessibles et écologiques ?
Source : Techcrunch