« Dans le monde de la crypto, on ne dit pas ‘je te trompe’, on dit ‘je te crypte’ et je trouve ça beau » tel est le contexte dans lequel on retrouve notre cher Matt Huang, co-fondateur et directeur général du fonds d’investissement Paradigm qui a récemment témoigné au procès de Sam Bankman-Fried. Le volet comique de la journée ? Matt prétend avoir été trompé par Bankman-Fried plus vite qu’une transaction de Bitcoin.
Huang et sa firme auraient été tenus dans l’ignorance concernant certaines pratiques commerciales de FTX, faisant apparaitre des drapeaux plus rouge que le cours des actions Gamestop. Plus particulièrement, le recours à des fonds de clients pour soutenir le hedge fund d’Alameda Research de Bankman-Fried. On dirait bien qu’un ‘mineur’ a creusé au mauvais endroit !
« Paradigm est pris dans une bataille juridique des plus sérieuses… et des plus coûteuses. »
Coopération gouvernementale mise à part, Huang semble avoir ses propres motivations pour témoigner contre Bankman-Fried et se distancer de FTX. En effet, Paradigm est partie prenante d’un recours collectif (qui a été temporairement suspendu en juin) qui l’accuse, aux côtés de Sequoia Capital et Thoma Bravo, de promouvoir FTX au détriment de ses utilisateurs.
Selon le témoignage de Huang, lors de deux tours de financement entre 2021 et 2022, Paradigm a investi 278 millions de dollars dans FTX. Lorsque le procureur Thane Rehn a demandé ce que Paradigm estime être la valeur actuelle de cet investissement, Huang a répondu : « Nous l’avons marqué à zéro ». C’est ce que j’appelle un bon investissement… dans l’apprentissage.
L’ironie de ce témoignage soutient l’idée de trois des quatre éléments que le gouvernement devra établir pour prouver la fraude. Huang a témoigné qu’il lui avait été dit que les portefeuilles de change d’FTX servaient de gardien pour les dépôts des clients et seraient toujours disponibles si les clients souhaitaient retirer. Il n’a pas été informé que FTX pouvait retirer ces dépôts et les utiliser à ses propres fins commerciales. Y a-t-il une blockchain pour la confiance aussi ?
Se basant également sur son témoignage, Huang ne savait pas qu’Alameda était en mesure d’accéder à ces dépôts, et n’aurait pas investi dans FTX s’il l’avait su. Il a affirmé : « Les dépôts des clients sont sacrés ». C’est certainement la première fois que le mot « sacré » est utilisé en référence à de la crypto-monnaie.
Pour conclure, disons simplement qu’il est étonnant de voir comment certaines personnes peuvent se montrer créatives lorsqu’il s’agit d’interpréter le terme « liberté financière ». Comme quoi, dans le monde de la crypto, il vaut mieux avoir une bonne connexion internet… et une bonne moralité.
Source : Techcrunch