« N’entre pas dans Uber, Hercule… », l’heure est grave pour ce géant du covoiturage. Plusieurs centaines de femmes ont porté plainte contre l’entreprise, arguant d’un manque de prévention concernant les agressions sexuelles commises par les chauffeurs. Plus de 80 de ces cas ont récemment été regroupés pour être jugés en cour fédérale.
Ce procès titanesque pourrait engendrer une véritable vague de changements pour Uber. Du point de vue des plaignantes, le verdict pourrait permettre de renforcer la sécurité des trajets en diminuant le nombre d’agressions, mais également de soulever des questions de respect de la vie privée.
Au coeur du débat : la technologie, pilier de cette société de transport moderne, accusée de ne pas en faire assez pour préserver la sécurité de ses utilisateurs.
Attention, voyageurs : votre itinéraire pourrait être perturbé par des turbulences judiciaires importantes.
Depuis 2014, Uber essaie d’endiguer le problème des agressions par ses conducteurs en introduisant diverses mesures de sécurité dans son application, comme un bouton d’urgence 911 et la possibilité de partager sa localisation avec un ami. Cependant, pour les survivantes et leurs avocats, ces réponses se sont révélées insuffisantes. Ils réclament des solutions technologiques plus poussées, comme des caméras de surveillance à bord des véhicules.
Mais Uber ne semble pas prête à prendre le tournant de la caméra embarquée. Pourquoi donc ? L’évidence semble être le respect de la vie privée, mais certains avocats ont une théorie plus audacieuse : Uber hésiterait à imposer des caméras de peur de dissuader les conducteurs de travailler pour l’entreprise. Un Uber sans chauffeurs, c’est comme un vol sans passagers, ça ne décolle pas.
L’autre cheval de bataille des plaignantes : les vérifications d’antécédents. Selon elles, les contrôles actuels sont superficial et facilitent l’embauche rapide des chauffeurs. Elles demandent l’inclusion de la prise d’empreintes digitales, qui permettrait de passer en revue les antécédents criminels des candidats par le biais des bases de données du FBI. En réponse à cela, Uber a précisé que ces contrôles pourraient avoir des effets discriminatoires sur certaines communautés minoritaires qui font face à des taux d’arrestation disproportionnellement élevés.
Alors, où Uber se dirige-t-elle ? Vers une réforme en profondeur de ses mesures de sécurité, ou vers l’abandon d’une course judiciaire qui semble de plus en plus ardue ? Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas : en choisissant Uber, assurez-vous de ne pas embarquer dans une « voiture-balai ».
Source : Techcrunch