Quel est le pourcentage réel des fonds de capital-risque alloués aux équipes féminines? Selon le dernier rapport de Pitchbook, ce chiffre reste obstinément bas. Les équipes de fondatrices uniquement féminines ont levé 1,9% de tous les dollars de capital-risque pour cette année jusqu’à présent, soit 2,4 milliards de dollars sur un total de 125,85 milliards de dollars attribués jusqu’au troisième trimestre (T3). Ce pourcentage n’est que légèrement inférieur à ce qui avait été levé jusqu’au T3 de l’année dernière, lorsque ces équipes avaient levé 4,1 milliards de dollars sur 204,8 milliards de dollars, soit environ 2% du capital. Est-ce acceptable pour l’industrie technologique à l’ère de l’égalité des chances ?
Plus précisément, au T3 de cette année, les équipes de femmes fondatrices ont levé 1,6% des 36,7 milliards de dollars de capital-risque attribués ce trimestre. C’est un recul par rapport à l’année précédente, où ces équipes avaient levé environ 2,1% de 46,4 milliards de dollars. Une situation qui persiste, puisque les sommes attribuées aux équipes de femmes fondatrices se situent autour de 1,9% depuis plusieurs années. Pourquoi cette tendance se maintient-elle, malgré la promesse d’une plus grande diversité dans le secteur de la technologie?
« Il n’y a pas de raison spécifique à cette stagnation du pourcentage de financement pour les équipes de femmes fondatrices, qui tourne autour de 2% »
Les équipes mixtes vont plutôt bien. Les entreprises ayant au moins une co-fondatrice ont levé 28,1% de tous les dollars de capital-risque cette année, contre seulement 18,2% l’année dernière. Elles ont levé 35,3 milliards de dollars cette année jusqu’à présent, dont 9,9 milliards de dollars (ou environ 27% sur 36,7 milliards de dollars) au T3. Ce montant est presque égal aux 9,5 milliards de dollars (ou environ 20,5%) qu’ils ont levés au T3 2022. Peut-on y voir une avancée pour l’égalité des sexes dans le secteur technologique?
Malgré la mauvaise passe pour l’écosystème de capital-risque depuis 2019, le soutien aux femmes n’a pas réellement fléchi, contrairement au financement des fondateurs noirs et à la réaction générale contre la diversité, l’équité et l’inclusion. Pourtant, cela ne signifie pas que la levée de fonds a été facile. Marusya Glazkova, la cofondatrice de SaaS House of Pitch, dit s’attendre à ce que les investisseurs la traitent, elle et sa co-fondatrice, également femme, différemment. Doit-on comprendre qu’il reste encore beaucoup à faire pour la parité dans l’industrie technologique ?
Malgré tout, Glazkova reste confiante quant à l’atteinte de son objectif de pré-financement de 500 000 dollars d’ici à la fin de l’année. Ruby Gadelrab Tudor, fondatrice de l’entreprise de santé MDisrupt, a noté que l’environnement macroéconomique difficile, la guerre, la chute de la Silicon Valley Bank et la baisse des valorisations ont posé des « défis uniques » cette année pour la levée de fonds. Alors, quelles sont les stratégies à adopter pour relever ces défis et assurer une plus grande inclusion dans le secteur technologique?
Finalement, même si la levée de fonds a été plus difficile, Gadelrab Tudor affirme avec fierté que huit des dix fonds de capital-risque qui ont participé à son tour étaient des femmes, dont sept étaient des femmes de couleur. Elle croit fermement qu’aujourd’hui, avec de la persévérance et de la diligence, il est possible de lever du capital-risque, même si cela prend un peu plus de temps. Mais pour combien de temps encore les femmes dans la technologie devront-elles persévérer pour obtenir l’égalité ?
Source : Techcrunch
