« Construire un téléscope spatial, c’est comme un marathon, pas par les kilomètres à parcourir, mais par les décennies à attendre ». L’espace n’est pas seulement difficile à cause de la science des fusées, mais aussi à cause de la patience nécessaire pour réaliser une mission NASA. Cela peut prendre des décennies, de l’idée initiale au financement, en passant par la construction et le lancement. Et la science n’intervient même pas avant que l’on atteigne l’orbite.
Le livre Inside the Star Factory: The Creation of the James Webb Space Telescope, NASA’s Largest and Most Powerful Space Observatory par Christopher Wanjek et Chris Gunn raconte l’aventure du Téléscope spatial James Webb. De son idée originale jusqu’à son parcours pour atteindre l’orbite. Il nous dévoile les coulisses de la technologie révolutionnaire qui nous permet de plonger plus profondément dans l’univers qu’auparavant, ainsi que les chercheurs, conseillers, managers, ingénieurs et techniciens qui l’ont rendue possible.
« Comme une épreuve de patience, le développement d’un téléscope spatial peut s’apparenter à un marathon de plusieurs décennies. »
John Mather, le scientifique du projet, est appelé d’un ton amusé le « Grand Sage de la NASA ». De l’idée de départ à la réalisation, il a su garder son calme malgré des défis techniques parfois colossaux et des retards imprévus. Pour l’agence spatiale, le choix de Mather comme chef de projet JWST était en quelque sorte une prémonition.
COBE, le prédécesseur de Webb, a rencontré des défis similaires : des retards, une mission presque annulée, et la nécessité de naviguer à travers des imprévus. Le livre nous invite à plonger dans les coulisses de ce projet épique, nous révélant tout le labeur, les triomphes et les frustrations rencontrés en cours de route. Tout ce travail acharné pour aboutir à une découverte majeure, valant à Mather le prix Nobel de physique en 2006 pour son analyse du fond diffus cosmologique, preuve irréfutable du Big Bang.
Mais John Mather ne repose pas sur ses lauriers! Non, il se tourne maintenant vers les mystères encore non résolus de l’univers, comme la matière noire et l’énergie noire, qui pourraient être dévoilés par le nouveau téléscope spatial James Webb. Et comme si cet exploit ne suffisait pas, Mather semble déjà excité par l’idée de trouver une planète potentiellement habitable dans le système stellaire le plus proche, Alpha Centauri.
Ainsi, en dépit des obstacles et des retards, le parcours de ce projet s’apparente à un marathon plus qu’à une course de vitesse. Et nous savons tous ce qui arrive quand on court un marathon : on transpire, on souffre, mais au final, c’est la satisfaction de l’achèvement qui reste. Alors oui, créer un téléscope spatial est une course de fond, mais quelle course! C’est presque comme courir un marathon… en apesanteur!
Source : Engadget