« Qui tweete dernier, tweete bien, » a-t-on dit en plaisantant… mais peut-être pas chez Pebble, le rival désigné de Twitter rebaptisé X, qui vient d’annoncer sa fermeture. On peut se demander si le surnom officieux de David contre Goliath était vraiment mérité. T2 est devenu Pebble, mais son retweet était trop fort et l’oiseau bleu a fini par s’envoler. Avec un maximum de 3000 utilisateurs actifs quotidiens sur 20 000 inscrits, Pebble a finalement perdu son galet.
Selon le co-fondateur et CEO de Pebble, Gabor Cselle, le concurrent autrefois aux prises avec Google et Twitter, la concurrence accrue des autres rivaux de Twitter serait le principal responsable de cette chute vertigineuse. Cselle nous confesse: « Je pense que le paysage concurrentiel a évolué plus rapidement que nous ne le pensions ».
Pebble s’est effondré sous le poids de la concurrence.
Aujourd’hui, le marché des alternatives à Twitter ressemble plus à une cour d’école surpeuplée avec une myriade de nouveaux venus tentant de grimper aux barres de jeux. On retrouve entre autres la plateforme basée sur l’open source Mastodon, le système bientôt décentralisé de Bluesky, ainsi que d’autres petites start-ups comme Spill, Spoutible et Post. Sans oublier la nouvelle application de Meta appelée Instagram Threads.
Et n’oublions pas le facteur X. Twitter, malgré (ou peut-être grâce à) les arnaques du nouveau propriétaire Elon Musk, conserve une certaine marge de manœuvre. Copier sa fonction de plateforme de nouvelles en temps réel et d’espace pour des débats vigoureux reste une tâche ardue pour ses concurrents. Comme l’ajoute Michael Greer, co-fondateur et CTO de Pebble, « La durabilité de l’effet réseau de Twitter est plus forte que prévu ».
Malgré ces défis, Pebble a su retenir une partie de sa communauté. Avec un taux de rétention assez impressionnant de 30% après quatre semaines, laissant même Cselle se demander si le rebranding de T2 à Pebble était réellement judicieux. « Je me demande si la rebranding de Pebble n’a pas en fait adouci la proposition de valeur parce que T2 l’encapsulait tellement – c’était vraiment redondant [avec Twitter] », se remémore-t-il.
Mais finalement, le « David » de cette histoire n’en veut à personne. Les fondateurs de Pebble n’ont aucun regret pour leur expérience, même si elle n’a pas abouti comme ils l’espéraient. Cselle conclut en disant : « Je pense que nous avons appris qu’il y a absolument un public qui veut voir une nouvelle sorte de plate-forme de type Twitter construite et demandera les fonctionnalités que Twitter possède ».
Et où les fondateurs iront-ils ensuite ? « Je ne sais pas. Peut-être LinkedIn, » raille Cselle. Après tout, même dans l’échec, on peut toujours trouver le feed positif
Source : Techcrunch