« La mémoire est la garde-robe de l’esprit » disait un jour un sage, mais pour les consommateurs de voitures aux États-Unis, il semble que cette garde-robe est en fait une cuvette pour poissons rouges.
Quand les prix de l’essence montent en flèche, ces derniers se ruent sur les véhicules économiques en carburant. Mais dès que ces prix baissent, ils s’empressent d’acheter le pickup le plus grand possible. Il suffit de regarder les données de vente de la série Ford F de la dernière décennie en parallèle avec les prix moyens mensuels de l’essence pour le comprendre.
Les constructeurs américains imitent leur clientèle: un coup fervents des véhicules électriques, un coup refroidis à l’idée d’investir dedans.
Mais pourquoi cet irrésistible amour pour le diesel ? Pourquoi faire marche arrière sur les véhicules électriques ?
Ford et GM déclarent répondre aux besoins de leurs clients. Certains d’entre eux restent sceptiques face à l’électrique, inquiets quant à l’efficacité des stations de recharge. D’autres sont effrayés par les prix élevés. (C’est là que les constructeurs traditionnels ont failli: ils ont refusé de considérer la recharge comme un élément clé de l’expérience de propriété et ont continuellement augmenté les prix des EV de manière décalée par rapport au marché.).
Cette réactivité aux attentes des clients peut être un atout en temps normal, permettant aux entreprises de modifier leurs gammes de produits pour suivre les tendances du marché. Mais en période de transition, quand l’avenir est incertain, cela peut être une mauvaise gestion d’entreprise.
Ces constructeurs ont depuis longtemps affirmé que leurs modèles rentables seraient une force pendant la transition vers les véhicules électriques. Ils ont tous les trois annoncé qu’ils investiraient des milliards dans le développement des VE et la production des batteries qui les alimentent, et il semblerait que le plan se déroule sans accroc.
Une parade de pick-up et SUV a envahi le marché américain. Ford est même allé jusqu’à cesser la production de voitures de grande consommation, se concentrant plutôt sur les SUV et pick-up, avec le coupé Mustang en renfort pour des raisons de marque.
Le résultat ? Ford a rapporté 1,2 milliard de dollars de profit pour le Q3, pas mal malgré les difficultés induites par la grève de l’UAW. GM a fait mieux, en amassant 3,1 milliards de dollars dans le même trimestre. Cependant, pourquoi Ford et GM ont décidé de freiner leurs plans EV reste incertain.
Source : Techcrunch