“Ils ont beau être autonomes, les voitures sans chauffeur ne peuvent pas encore leur échapper… à leur propre rappel !” Alerte générale dans l’univers des autos du futur, où même les véhicules les plus pointus doivent parfois faire machine arrière. C’est le cas de Cruise, la branche véhicules autonomes de GM, qui, suite à un incident impliquant un piéton et un robotaxi, rappelle fierement 950 de ses engins high-tech pour une petite mise à niveau logicielle. Imaginez donc le scénario : un pauvre humain traversant la rue se fait percuter par une voiture (avec un conducteur en chair et en os), et voilà que notre vaillant robotaxi, tel un chevalier de la Table Ronde en pleine crise existentielle, ne trouve rien de mieux que de l’écraser une seconde fois en tentant de se ranger avec grâce sur le côté de la route.
Ah, la belle ambition de cette machine à penser ! Mais voilà que la suite révèle un schéma imprévu : notre ami robot, une fois l’obstacle rencontré, choisit de tenter un élégant stationnement plutôt que de rester immobile, entraînant l’infortuné piéton sur une vingtaine de mètres dans une danse macabre. Une réaction que le logiciel du robotaxi voulait sans doute courtoise, mais qui hélas, dans la vraie vie, est reçue comme… disons… plutôt déplacée.
Après cet incident d’octobre, tel un chevalier destrier ayant trébuché en plein tournoi, Cruise avoue que, malgré les risques très faibles (un incident grave tous les 10 à 100 millions de miles parcourus), il n’y a rien de tel qu’une petite mise à jour pour perfectionner la noblesse de ses bolides autonomes. Aucun robotaxi ne devrait avoir à endurer l’affront d’être moins fiable qu’un « humain au volant ». Quelle hérésie technologique !
« Un robotaxi peut en cacher un autre, mais aucun ne peut se dissimuler face à sa destinée logicielle. »
Le tremblement de terre technologique ne s’arrête pas là. Avec une série de collisions moins chevaleresques, l’aventure futuriste de Cruise a été scrutée sous toutes les coutures, et voilà que l’incident du 2 octobre transforme le regard scrutateur en action réglementaire : retrait de permis en Californie, arrêt temporaire des tests sans conducteur et suspension de la production de leurs véhicules « Origine ». On pourrait presque dire que les Cruise sont passés de la croisière tranquille à l’alerte rouge.
Le navire Cruise est donc en pleine tempête, cherchant désormais à enrôler un capitaine en matière de sécurité – un noble titre de « Chief Safety Officer » – pour naviguer à travers les vagues tumultueuses causées par des logiciels encore un peu trop audacieux envers les bipèdes.
Finalement, entre la recherche d’un preux Chevalier de la Sécurité, une revue technique par des experts et l’engagement d’une firme pour décortiquer la réponse de l’entreprise à l’incident, nul doute que Cruise aspire à redorer son blason. Et avec des enquêtes sur le lien délicat entre ces nobles carrosses autonomes et les piétons, cette quête de la sécurité absolue semble moins un sprint qu’une véritable quête du Graal motorisé. Ah, l’ironie de la technologie de pointe contrainte de jouer les apprentis sorciers pour apprendre à ne pas écraser les humains … on dirait bien que même à l’ère des silicones et des circuits imprimés, la courtoisie reste une valeur en vogue !
Source : Techcrunch