Quelle est la conviction qui pousse Lightspeed Faction, un fonds de capital-risque spécialisé dans la blockchain, à lancer son tout premier fonds alors que le marché des cryptomonnaies affronte un véritable hiver en matière de levée de fonds ? Avec une audace qui détonne dans ce climat frileux, la société a annoncé un fonds de démarrage de 285 millions de dollars, révèlent en exclusivité ses cofondateurs à TechCrunch. Mais pourquoi maintenant, alors que le marché semble contracté ?
Le nouveau fonds de Faction cible les projets blockchain en phase initiale, cherchant à lever des fonds de pré-amorçage ou de série A. Est-ce vraiment judicieux de se focaliser sur ce créneau précis, à un moment où l’ensemble de l’écosystème se montre plutôt attentiste ? Samuel Harrison, associé directeur, nous dit avoir déjà investi près de 20% du capital dans quelques projets triés sur le volet. La période de déploiement sur trois ans prévue est-elle suffisamment flexible face aux aléas de l’environnement d’investissement ? Banafsheh Fathieh, associée générale, pense que oui. Pourrait-elle avoir raison ?
« L’opportunité la plus grande se situe au début », estime Fathieh alors que Faction se lance dans l’aventure crypto.
Prévu initialement pour s’élever à 250 millions de dollars, le fonds a finalement dépassé ses attentes de 14%. Harrison explique qu’un fonds entre 250 et 350 millions leur semblait cohérent. Ont-ils eu la main chanceuse ou s’agit-il d’un signal de confiance des investisseurs dans la stratégie de Faction ? De plus, Harrison souligne que les LPs du fonds sont principalement des investisseurs institutionnels, avec une composante stratégique. Y aurait-il un message caché derrière la diversité apparente de ces investisseurs ?
Fathieh insiste sur la flexibilité nécessaire en matière de capital. Comment cela se traduit-il concrètement dans leur manière de syndiquer ou de prendre la tête des tours de financements ? La capacité du fonds à être suffisamment imposant pour mener des tours de pré-amorçage et de série A tout en « contrôlant pleinement la collaboration avec les entreprises » est-elle le juste milieu qu’ils cherchaient ? Ou est-ce un pari sur l’équilibre délicat de l’influence dans un marché volatile ?
Le positionnement du fonds est ainsi justifié : suffisamment grand pour compter, mais pas trop pour rester agile. Comment cette stratégie de calibrage se déploiera-t-elle dans la pratique alors que les marchés des cryptomonnaies restent imprévisibles ? Faut-il voir ici l’expérience antérieure de l’équipe dans des entreprises de crypto comme Coinbase et Blockchain.com comme une assurance supplémentaire de leur expertise ? Et cette « structure hybride » avec Lightspeed Venture Partners ne leur permettra-t-elle pas de tirer parti d’un réseau déjà bien établi ?
Malgré le climat actuel morose du marché des cryptomonnaies, Fathieh et Harrison voient une fenêtre d’opportunité. Est-ce que leur vision à long terme et leur expérience des cycles d’investissement antérieurs leur donneront raison ? Avec une taille cible de chèque autour de 5 à 10 millions de dollars, le fonds cherche à prendre une position de premier ordre. N’est-ce pas là le risque calculé de leaders confiants en leur stratégie ou un signe avant-coureur d’une résurgence de l’intérêt pour le secteur des cryptos ?
Alors que Harrison estime que c’est un « jeu sur 10 ans et non sur un ou deux ans », ne doit-on pas se demander si maintenant est vraiment le moment idéal pour investir dans le domaine des cryptomonnaies ? Après tout, qu’est-ce qui garantit que cette conviction au long terme saura traverser les hauts et les bas inhérents à cet écosystème numérique encore jeune ?
N’en déplaise aux sceptiques, Lightspeed Faction semble prêt à braver la tempête crypto. Avec du recul, n’est-ce pas lors des périodes les plus challengées que les meilleurs coups sont joués ? Tandis que d’autres hésitent, Faction charge de l’avant, conforté par son optimisme et son expérience. Est-ce ainsi que s’écrivent les pages les plus audacieuses de l’histoire de la tech ?
Source : Techcrunch