Est-ce que le domaine de la deep tech connaît un véritable essor ou serait-il la cible de manœuvres trompeuses? Les entreprises deep tech – celles qui exploitent des percées scientifiques pour transformer des secteurs entiers – suscitent-elles un engouement justifié ou sont-elles victimes de leur propre succès?
De nombreuses start-ups deep tech palpitantes basées en Europe reçoivent un financement plus abondant, mais jusqu’où va cette tendance? Selon le dernier rapport de Dealroom sur la deep tech européenne, ces entreprises ont vu leur financement augmenter de 60% au cours des 24 derniers mois par rapport à 2020. Cette croissance se reflète-t-elle également dans les demandes de brevets et les dépenses en R&D, ou bien assistons-nous à une inflation artificielle du domaine?
Mais que signifie vraiment faire partie de la deep tech ? Les startups axées sur le climat, essentielles à ce secteur en croissance, attirent l’intérêt des investisseurs, ce qui est une bonne nouvelle. Cependant, l’attrait pour la deep tech s’accompagne d’une hausse inquiétante de « deepwashing », où des entreprises sans réelle innovation ou recherche prétendent être à l’avant-garde de la technologie. Comment identifier les véritables innovateurs et éviter que des fonds cruciaux soient gaspillés?
Le « deepwashing » menace-t-il l’authenticité des innovations en deep tech?
Les véritables entreprises deep tech du secteur climatique visent des technologies capables de décarboner l’économie mondiale. Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie, près de la moitié des solutions de réduction des émissions en 2050 proviendra de technologies qui en sont actuellement aux phases de démonstration ou de prototype. L’Europe est-elle en mesure de relever ce défi majeur?
Les fondateurs doivent résister à la tentation du « deepwashing ». Que révèlent les « pitches » que nous recevons de start-ups de secteurs comme le solaire, les pompes à chaleur et même la food tech? Peuvent-ils concrètement nous présenter des innovations technologiques fondamentales ou se contentent-ils d’améliorations marginales?
Si des équipes vantent abondamment leur technologie, une analyse minutieuse de leur produit laisse-t-elle entrevoir une réelle innovation ou simplement une application légèrement améliorée de ce qui existe déjà? La question reste ouverte: ces entreprises changent-elles réellement la donne ou participent-elles à un écran de fumée technologique?
Source : Techcrunch