« Une IA peut-elle remplacer un CEO ? Chez OpenAI, on a tenté le coup… avec un humain ! » C’est ce qu’aurait pu dire un blagueur dans l’assistance le vendredi où le conseil d’administration d’OpenAI, le fameux demeure derrière ChatGPT et autres succès viraux basés sur l’IA, a pris une décision aussi inattendue que risible : virer son PDG, Sam Altman. On imagine le tableau : la réunion de haut vol, les regards qui s’évitent et le « Tu es le maillon faible, au revoir » en version Silicon Valley.
Mais voilà, meme si OpenAI avait tous les droits juridiques pour faire valser les chaises, il semble que ses investisseurs, partenaires et une grande partie de son personnel étaient plus enamourés de l’idée de ce pouvoir que de son exécution. Ils n’avaient apparemment pas prévu l’effet boomerang du culte de la personnalité d’Altman, ancien président de Y Combinator et figure emblématique de l’écosystème startup californien.
Le soir suivant, alors que la cérémonie de départ de Altman venait à peine de rendre l’antenne, des rumeurs ont circulé à la vitesse d’une connexion fibre optique : le conseil d’OpenAI discuterait déjà pour remettre Altman aux commandes. Mais pourquoi ce volte-face ? On murmure que l’ire et la panique d’investisseurs en état d’alerte max – ainsi que les rangs bouleversés – auraient pu influencer cette décision.
L’indignation et l’affolement des investisseurs ont fait changer d’avis le conseil d’administration d’OpenAI.
Satya Nadella, PDG de Microsoft et partenaire de poids d’OpenAI, s’est retrouvé (et resté!) furieux d’apprendre cette nouvelle presque après tout le monde. Pendant ce temps, certains démiurges de la Silicon Valley méditent sur l’idée de trainer le conseil devant les tribunaux. Ils n’avaient même pas eu un coup de fil en avant-première pour les informer de la décision de virer Altman. C’est ce qu’on appelle une gestion de crise façon « Je-ne-l’ai-pas-vu-venir. »
Microsoft, avec sa puissance financière, pourrait forcer la main. OpenAI, qui a reçu seulement un morceau du récent investissement de 10 milliards de la part de Microsoft, est affamé de capital tandis que les coûts d’alimentation des systèmes d’IA ne cessent de croître. Si Microsoft décidait de serrer les cordons de la bourse, OpenAI pourrait se retrouver dans une impasse financière digne d’un épisode de « Silicon Valley ».
Et pendant que le conseil réfléchit à son prochain coup, des têtes pensantes d’OpenAI lâchent l’affaire. Après la destitution de Greg Brockman, président et co-fondateur, comme pion sur l’échiquier, c’est une hémorragie de talents qui se produit. Certains y voient une lutte pour le pouvoir avec des dommages collatéraux inacceptables, et l’implication de quelques figures du conseil, comme Adam D’Angelo et Sutskever, n’a fait qu’envenimer la situation.
Toutefois, la communauté tech – et visiblement OpenAI – n’en démord pas et soutient Altman. Car mine de rien, le conseil d’administration, après un scénario digne d’une série Netflix, envisage de faire machine arrière, laissant entendre que la décision de se passer d’Altman n’était peut-être pas la sienne à prendre après tout.
Source : Techcrunch