« Quand la vie te donne des citrons… crée des honeypots pour attraper des hackers ! » Voilà ce que pourraient peut-être penser les acteurs de la cybersécurité en Israël, où l’ambiance est plus à la sournoiserie informatique qu’à la fabrication de limonade. Suite à l’attaque terroriste d’Hamas le 7 octobre, les rues ne sont pas les seules à connaître des affrontements, Internet est aussi devenu un champ de bataille high-tech.
Les experts s’affolent et comptent les points : le nombre de honeypots, ces piégeons doux pour pirates amers, s’est envolé dans la région. On peut s’imaginer une armée de modems en treillis, l’oeil rivé sur l’écran radar, guettant la moindre touche suspecte sur le réseau.
En cas de conflit, mieux vaut des honeypots que des pots cassés.
John Matherly, fondateur de Shodan, l’espion au service de vos appareils connectés, a révélé l’ascension fulgurante de ces leurres numériques. C’est un peu comme s’ils organisent une soirée déguisée où tout le monde est invité, mais personne ne connaît le thème; ils espèrent attraper toute malveillance vagabondant près d’Israël.
Le phénomène est en croissance depuis septembre et John, ce n’est pas un homme à qui on la fait. Il a l’oeil, et il a repéré que tout ce petit monde cybernétique joue principalement les serveurs web, laissant les systèmes de contrôle industriels de côté. On dirait que le but du jeu est de détecter de possibles attaques d’envergure plutôt que de s’immiscer dans les affaires industrielles des autres.
Piotr Kijewski, grand manitou de la Shadowserver Foundation, confirme lui aussi ce bal costumé virtuel. Selon lui, Israël a escaladé les palmarès, passant de l’inconnu à top 3 mondial en termes de densité de honeypots. Peut-être qu’à défaut d’être sur le podium en patinage artistique, ils ont choisi de briller dans cet étrange gymnase numérique.
Quant à savoir qui est derrière ce déploiement en masse, c’est le mystère et la boule de gomme. Théoriquement, Israël trouverait un intérêt tactique à munir son terrain de ces pièges à ennuis, en observant nonchalamment les faits et gestes de ses adversaires en ligne. Pour l’instant, les Forces de Défense d’Israël n’ont pas souhaité commenter; on dirait bien que le silence est d’or et que le mystère reste entier…
Ah, et pour les plus intrigués, si ça vous démange de savoir plus sur cet aspect cybernétique de la guéguerre entre Israël et Hamas, TechCrunch est prêt à vous entendre !
Source : Techcrunch