« L’aventure c’est dangereux, essayez la routine, elle est mortelle ! » – Quelqu’un sur Internet dont on a oublié le nom. En matière d’aventures technologiques, rien n’est plus piquant que l’odyssée des voitures sans conducteur. Surtout quand l’une d’elles semble avoir un penchant pour les piétons ! Eh oui, la tête d’affiche du bal automatisé, Cruise, soutenue par le géant General Motors, vient de voir son co-fondateur Daniel Kan et son CEO Kyle Vogt s’éclipser, presque main dans la main, avec une élégance digne d’un départ en patins à roulettes sur une route pentue.
Que dire de leur départ sinon que c’est « suspect »? Imaginez la scène : Daniel quitte le navire via Slack, avec l’air décontracté de celui qui appuie sur « envoyer » et éteint son ordinateur pour aller faire des crêpes. Pendant ce temps, la compagnie s’improvise équilibriste sur le fil de son image publique depuis qu’un robotaxi, trop cajoleur, a étreint un passant de ses douces roues à San Francisco. Résultat ? Quelque 950 taxis rappelés et un jeu de chaises musicales chez les exécutifs.
Tandis que la danse des fauteuils se poursuit, certains s’interrogent : danse-t-on vraiment sur un Titanic technologique ?
En parlant de Titanic, le Cruise s’est pris un iceberg du nom de DMV, qui a suspendu ses précieux sésames pour conduire (ou plutôt se laisser conduire) sans humain au volant. Étonnamment, on leur a dit que jouer au Twister avec la signalisation routière et confondre un enfant avec un panneau « stop » n’était pas acceptable. Qui l’eut cru, n’est-ce pas ? Et tandis que l’enquête sur la sécurité patauge, la boîte essaie tant bien que mal de sauver les meubles et joue la partition compliquée de la restauration de confiance auprès du public sceptique.
Alors que le vent souffle et que les feuilles tombent dans ce paysage automnal mouvementé pour Cruise, les bisbilles internes rajoutent une note dissonante : réduction des effectifs annoncée via mémo interne, du jamais vu depuis le dernier épisode de votre série favorite où tout le monde trahit tout le monde. Pendant ce temps-là, GM se gratte le menton et pense à la suite. Deux petits nouveaux au conseil d’administration et un passage de relais au vice-président de l’ingénierie, Mo Elshenawy, qui va devoir jongler avec les casquettes sans perdre la balle.
Et le plus cocasse dans toute cette histoire ? Pas un mot sur qui va éventuellement remplacer nos deux illustres démissionnaires. Peut-être un robot avec des moustaches et un béret, pour ajouter une touche française à la sauce GM ? Wait and see, comme on dit dans le jargon des chasseurs de scoops. Mais en attendant, on peut déjà parier que cette saga automobile nous gardera bien au chaud avec ses rebondissements. Après tout, n’oublions pas que même une voiture autonome peut parfois prendre un chemin inattendu, surtout quand la route est pavée de bonnes intentions… ou devrait-on dire de mauvais capteurs ?
Source : Engadget