“Changer d’air, ça peut aussi vouloir dire updater son CV.” Dans le petit monde sucré des singularités artificielles, une brise de changement souffle sur OpenAI, où le ban et l’arrière-ban des employés menacent de remettre leur démission haute résolution, si Sam Altman n’est pas réincrusté dans le fauteuil de PDG. Pendant ce temps-là, les compagnies rivales, passablement amusées, engagent une partie de poker menteur : qui saura le mieux attirer ces cerveaux convoités que sont les experts en IA?
Au cœur du tumulte qui ébranle aussi bien OpenAI que Microsoft, nouveau point de chute d’Altman, d’autres entreprises comme Anthropic, Mozilla ou Patronus AI déploient leurs attraits en mode « sécurité et stabilité garanties ». Pourtant, cette bourrasque pourrait bien disséminer des talents précieux et bien côtés aux quatre coins de l’échiquier techno.
Récolter des génies, c’est un peu comme rassembler des Pokémon, on veut tous les attraper, surtout quand ils viennent de chez OpenAI. Tammy Madsen, professeure émérite à Santa Clara University, ne s’y trompe pas : ce vivier représente le bijou de la couronne dans le monde de l’IA, où l’offre peine à rencontrer la demande galopante.
La mêlée autour d’OpenAI peut potentiellement propulser une nouvelle génération de startups en IA.
Peut-être un coup de génie ou un effet d’annonce, Marc Benioff de chez Salesforce a déjà fait signe qu’il accueillera à bras ouverts et coffres bien garnis les chercheurs en défection d’OpenAI. Cohere, de son côté, fait coucou aux talents émérites en machine learning, et Frame AI suggère, non sans malice, que le marché s’apprêterait à se pimenter avec l’arrivée de ces têtes bien pleines et bien faites.
Empoigner les as de l’IA n’est pas une sinécure, même pour ceux qui ouvrent grand la bourse. Après tout, Sam Altman a veillé au grain et a sélectionné avec soin l’équipe de choc de son entreprise – ces talents qui pourraient suivre leur gourou jusqu’aux verts pâturages de Microsoft ou se disperser dans la nature high-tech.
L’IA est « en demande critique », comme on dirait dans les annonces classées, et à la vitesse où les offres d’emplois pullulent, les compagnies gardent l’œil du tigre et font crépiter les propositions d’emploi plus vite qu’un réseau de neurones optimisé. Les statistiques de chez McKinsey soulignent la croissance fulgurante des postes dans les tendances tech, même si, pour l’heure, peu savent quel sera l’impact de ce séisme sur le rythme de développement des technologies IA.
Certains fidèles d’Altman migrent peut-être déjà vers Microsoft pour y enfiler le costume de chercheurs en IA de nouvelle génération. Mais être sous l’aile d’une grande entité, c’est aussi se frotter à plus de bureaucratie, ce qui peut en refroidir plus d’un. Pauvre OpenAI, le vaisseau semble avoir perdu ses capitaines, et avec un CEO par intérim qui clame vouloir stabiliser le navire tout en hissant les voiles du changement, on comprend que certains préfèrent mettre le cap sur de nouveaux horizons.
Toutefois, comme un bug qui finirait par déverrouiller un easter egg, la situation tendue chez OpenAI pourrait être le starter de fabuleuses aventures startupesques en IA, semant ainsi les graines d’un futur aussi incertain qu’excitant. Reste à voir si les étoiles d’OpenAI trouveront la constellation qui leur est destinée, ou si, dans un twist inattendu de la cosmologie du code, elles formeront leur propre galaxie.
Source : Techcrunch